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Lettre à 2014

"À toi, nouvelle année,

Tu sais, je ne te demanderai qu'une chose. Je me fous du succès professionnel, de l'argent (je me satisferai de peu, je le promets), du nombre de jours de vacances, si l'hiver sera clément ou si l'été sera pluvieux... Chère 2014, je ne te demanderai qu'une chose. Triomphe là où 2010, 2011, 2012 et 2013 ont échouées.

2014, tu es mon dernier cheval. Je mise toutes mes économies sur toi. Comme il nous reste deux essais de fécondation in vitro payés par le gouvernement, on voulait amorcer notre nouvel essai en janvier. On met tout nos espoirs là-dedans. On a changé de clinique, on s'est reposés, on est prêt à recommencer. On souhaite que ça fonctionne, enfin. Tu sais, pas besoin de se rendre au dernier essai. Épargne-nous le stress du : "y'a plus d'espoir si ça fonctionne pas ce coup-ci!" Fais-nous plaisir, 2014, fais de notre prochaine fécondation in vitro un succès. 

En février, ça fera 4 ans qu'on tente par tous les moyens d'avoir un bébé. 4 ans à espérer, à passer tests par-dessus tests, évaluation, consultations, examens gynécologiques désagréables, injections, prise de médicaments, déplacement à la clinique pour des échos, des prises de sang, etc. 4 ans. C'est long! Est-ce qu'on ne pourrait pas régler ça, maintenant? S'il te plaît? 

Évidemment, tu fais ta farouche un peu... Si tôt dans l'année! Pourtant, j'avais espoir, tu sais. 

J'attendais mes règles pour le 2-3 janvier. Ça faisait mon affaire, puisqu'on revenait de Cuba le 1e. Je devais téléphoner à la clinique dès mon jour 1 pour les prévenir, pour amorcer le protocole. Loi de Murphy oblige, j'ai eu mes règles le 1e, dans l'avion. Pression atmosphérique aidant, j'ai eu mal au ventre intense, pendant les 4hrs du vol. J'ai téléphoné à la clinique le 2 pour me faire dire qu'il manquait des documents à mon dossier, alors que je les avais remis en main propre au médecin le 22 novembre dernier. 

J'ai envoyé les documents par fax à l'infirmière, qui elle m'a rappelée pour confirmer la réception, mais aussi pour m'informer qu'elle attendait le OK du médecin avant de me laisser commencer. Apparemment, c'est le protocole (comme on a changé de clinique, je connaissais pas cette règle-là...). Elle me dit que le doc sera au bureau lundi le 6 et de rappeler à ce moment-là. 

Entre-temps, je reçois les papiers à remplir pour les assurances. (Médicaments d'exceptions...) Je vérifie la signature du médecin traitant et mon numéro de contrat, et poste le tout à mon assurance. 

Puis j'ai un flash. Les médicaments ne correspondent pas sur mon formulaire d'assurance versus mon protocole de FIV. MERDE. Les documents sont déjà dans la poste. Mon protocole a changé ou l'infirmière a confondu deux dossiers? 

Ce matin, je téléphone à la clinique pour deux choses : demander si le médecin a finalement donné son OK pour mon protocole ET pour parler des formulaires de médicaments d'exceptions. Évidemment, on tombe toujours sur une boîte vocale. J'ai téléphoné à 9h00 pile ce matin et là, à 16h00, toujours pas de réponse. 

J'ai l'impression que cet essai ne se passera pas tout à fait comme on l'espérait. J'en ai marre des complications. Je ne veux plus de retards, de délais, je veux un bébé, MAINTENANT. C'est clair? Ah làlà... 

Je suis déçue de ton approche, 2014! Reprends-toi, voyons! On est juste en janvier! Garde des complications pour les autres mois, franchement!! 

Parfois, quand je suis vraiment déprimée, je me dis que si j'étais tombée enceinte naturellement au début de nos essais, je serais peut-être maman de deux enfants à l'heure qu'il est. Mon chum aura 46 ans cette année. Oubliez ça un 2e bébé. J'en aurai un seul, si je suis chanceuse et que la vie me l'offre avant son 47e anniversaire. Sinon, je ne serai pas maman du tout. J'aimerais ne pas avoir à te le reprocher, chère nouvelle année.

J'aime évidemment mieux penser au bonheur que j'aurai en découvrant que je suis enceinte après le transfert d'un bel embryon frais que j'aurai mi-février. N'est-ce pas? Parce que sinon, je vais pleurer.

Et S'il te plaît, 2014, ne me fais pas pleurer. J'pas belle quand j'pleure."

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