Accéder au contenu principal

La littérature s'immisce en mon coeur et le berce de l'intérieur...

Un coup de coeur, vraiment.

"Elle devait partir avant qu'il ne fût trop tard.
Au fond d'elle-même, elle savait qu'il était déjà trop tard.
Alors qu'elle se penchait vers le miroir, Ophélie vit la haute silhouette de Thorn approcher d'une démarche guindée. Sa figure s'était emplie d'ombre et d'orage. Il n'avait pas apprécié la tournure qu'avait prise leur conversation.
- Reviendrez-vous? fit-il d'un ton rude
- Pourquoi?
Elle n'avait pas pu s'empêcher d'être sur la défensive. Dans la glace, elle vit le reflet de Thorn froncer les sourcils jusqu'à en déformer sa cicatrice.
- Grâce à votre aptitude à traverser les miroirs, vous pourriez me rendre compte de la situation au Clairdelune. Et puis, ajouta-t-il plus bas, en se prenant d'un intérêt soudain pour ses souliers, je crois que je suis en train de m'habituer à vous.
Il avait articulé cette dernière phrase avec l'intonation neutre d'un comptable, mais Ophélie se mit à trembler. La tête lui tournait. Elle voyait trouble.
Il n'avait pas le droit.
(...)
Dans la glace, les mâchoires de Thorn s'étaient contractées. Lui qui n'accordait jamais d'importance à l'opinion des autres, il semblait humilié.
- J'avais prédit que vous ne tiendriez pas l'hiver et vous m'avez détrompé. Vous me jugez inapte à vous offrir un jour une vie décente ; me permettez-vous de faire à mon tour mes preuves?"
Il parlait haché menu, les dents serrées, à croire que cette question exigeait de lui un effort prodigieux. Ophélie, elle, ne se sentait pas bien du tout."

La passe-miroir tome 1, les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos

Je suis conquise <3

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Renouveau

J'ai mis du temps avant de me refaire un blog. Nouvelle adresse, nouveau contenu, mais même personne derrière l'écran. J'ai réalisé que j'avais changé. J'ai supprimé mes vieilles récriminations. (Et je continue d'utiliser ce mot, même si mon mari chiale à chaque fois, parce qu'il n'aime pas mes mots "fancy" qui le font sentir moins cultivé que moi. Bref.) Je suis toujours aussi spontanée, impulsive et prompte à m'enflammer, mais j'essai de mieux le canaliser. Certaines choses dans ma vie sont restées les mêmes, d'autres ont changées (pas nécessairement en mieux, mais c'est une autre histoire). Je commence une nouvelle page. C'est à suivre, j'imagine... 

Déception

J'en ai marre de carburer à l'attente. Chaque mois depuis trois ans et demi, je compte les jours, prends des pilules, va en fertilité. J'en ai marre, après 41 mois d'essais, d'encore attendre après la cigogne.  Je me mords la lèvre au sang quand je me surprend à imaginer que je suis enceinte. Je ne dois pas me faire de faux espoirs. Je me répète ça en boucle, pour éviter d'être déçue, mais je le suis quand même. À 16 ans, je faisais l'amour en me protégeant de façon maladive. J'avais peur d'une grossesse non-désirée au point d'utiliser plusieurs méthodes de contraceptions à la fois. Presque dix ans plus tard, je croyais que cesser toute contraception allait suffire et que dès que je le déciderais, je serais enceinte. Ce n'est plus drôle...  Au début, on se console de toutes les façons : - Je viens d'arrêter la pilule, faut que je laisse mon corps s'adapter - C'est pas grave, on a toute la vie devant nous - ...

Décompte! 9 jours avant la prise de sang

Je me surprends à prier. Prier pour que mon embryon grandisse et s'implante. Prier pour ne pas devoir se rendre dans nos derniers retranchements. Prier pour qu'on puisse respirer, sans le stress de l'abolition du programme et celui du bilan d'échec d'implantation. Prier pour que mon embryon devienne fétus, que j'accouche d'un beau bébé en santé en mars 2015 et qu'on en parle plus. Parce que c'est vrai, quoi, j'ai depuis longtemps fait le deuil d'une grande famille. J'en ai jamais voulu une énorme, mais deux enfants, peut-être... Mais la vie ne se déroule pas toujours comme on le voudrait. Dans mon cas, ce sera un enfant. Si je suis chanceuse. Sinon, pas du tout. Ce week-end, sur le chemin vers Toronto, mon mari et moi avons parlé d'adoption internationale. Si ce n'était pas si long! (Et si cher!) On en a conclu qu'on serait peut-être ouverts, finalement, à condition que l'enfant soit jeune. Quand j'ai...