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La nausée

Hurler. J'ai envie de hurler. Crier ma rage d'avoir encore l'impression de passer en second. 

J'en pleure de plus en plus souvent, ce mal-être qui naît du manque de temps, qui grandit dans l'absence. 

Plus qu'un désir, un besoin. Besoin de retrouver ce qui a fait de nous, ce qui nous lie, de s'entretenir au singulier avant de penser au pluriel.

Heureux. L'envie de semer du bonheur, le tien, le mien, le leur. Oui, d'accord, mais d'abord combler les manques. 

S'isoler. Profiter d'une bulle qui leur est inaccessible, qui s'envolerait juste assez haut, ni trop loin, ni trop près. Juste le temps de sentir ses pieds quitter le sol, s'extasier d'être en apesanteur, de cette sensation de légèreté, et puis rentrer à la maison, comblés d'avoir voyagé.

Ce besoin qui me gruge par en-dedans, de sortir du sentier, de profiter de petites diversions, voler du temps s'il le faut, s'ancrer l'un à l'autre et disparaître. 

Évacuer la nausée. Vomir l'angoisse, le stress, les obligations. Se forcer à tout régurgiter, se sentir léger, s'emplir de nous.

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