Hier soir, on a discuté. On a repris mon courriel, point par point.
Les situations extérieures nous grugent. Ça provient de l'ailleurs, pas du nous. Je suis soulagée. J'ai parfois du mal à accepter que le stress résulte en un éloignement affectif, mais ça ira.
On promet de donner de l'air, de laisser respirer, mais c'est si dur! J'ai toujours été celle qui "aime plus" dans le couple. Sauf avec lui. Pour la première fois de ma vie, j'avais trouvé un homme aussi démonstratif que moi. Maintenant le stress et l'angoisse l'occupe ailleurs. Ça reviendra, je dois y croire.
Il y a certaines choses qu'il veut changer. Dans la vie en général, pas nécessairement par rapport à nous. Ça demande tout de même un bon investissement de notre part. J'espère y arriver. Ce sera beaucoup de travail, je ne sais même pas si c'est un objectif réalisable, on verra...
Il veut améliorer la relation avec ses ados, avant d'amener un nouveau bébé dans la famille. Ça doit faire 2 ans que cette peur me prend au ventre, mais qu'il me dit de pas m'en faire. La relation avec ses enfants (autant la mienne avec eux, que la sienne) est pas vraiment au beau fixe et on a beaucoup d'accrochages. Il dit qu'il veut que ce soit un peu plus léger chez nous, avant... Quand moi ça m'affectais, c'était pas grave. Mais là, oui?
Chaque fois qu'on en parlait, il disait qu'on allait se trouver des moments seuls à deux, pour compenser de donner plus d'attentions aux gars à la maison. Qu'on irait prendre une bière le mardi soir, ou au cinéma. On ne le fait jamais. Je lui ai dit, souvent, que j'aimerais que ça se fasse pour vrai. Hier il me l'a reproché. Étrange comment on peut recevoir à la figure des récriminations qu'on a soi-même émises il n'y a pas si longtemps...
Il s'interroge sur moi. Il se demande si j'ai encore du plaisir dans ma vie. J'ai du mal à comprendre sa question. Il dit que je suis moins insouciante et enjouée qu'avant... J'ai beau lui dire que je suis heureuse avec lui, il insiste sur les moments où nous ne sommes pas seuls tous les deux. Comme s'il voulait que je lui dise que ma vie me rend malheureuse. Oui, moi aussi, ça m'a rentré dedans nos échecs en FIV. Non, pour moi non plus, c'est pas facile au travail. J'en ai beaucoup sur les épaules et j'ai souvent l'impression de "manger de la marde" pour les autres, pour en plus ne pas être appréciée à ma juste valeur. Oui, ok, j'ai souvent des journées de merde. Je vais essayer de laisser ça me glisser sur le dos. Ramener moins d'énergie négative à la maison. Ce sera pas facile...
Il dit qu'il m'aime et n'a pas du tout l'intention que ça se termine. Il dit qu'on est loin de là. Je peux pas m'empêcher d'avoir peur. Peut-être parce qu'il ne m'embrasse plus aussi souvent, ou me dit moins qu'il m'aime. Pourtant, j'ai parfois des échos de ce qu'on était, quand il s'endort avec ma main dans la sienne, ou quand il me serre contre lui et m'embrasse le front, un petit sourire en coin. Ça va revenir, hein? Quand l'argent ne sera plus une préoccupation et quand j'aurai montré que je suis prête à l'aider à obtenir ce qu'il veut? hein?
Ahhhhhhh... J'ai eu l'impression qu'il restait des zones grises, des non-dits. Mais je préfère pas y penser.
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