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Une tonne de brique

S'est tombé tout d'un coup. Ou alors, ça vacillait et je ne m'en étais pas rendue compte. Ça ma pris à la gorge ce week-end, trop fort pour émettre le moindre son, trop fort pour l'identifier clairement dans ma tête. Une distance, une impression nouvelle de malaise, qu'en quatre ans et demi d'amour je n'avais jamais ressenti. Ça a commencé jeudi, je dirais.

F. a eut une semaine très chargée côté travail (ou devrais-je dire, recherche de travail) et il devait se présenter dans des expositions de marchands (pour se trouver des lignes à représenter) de jeudi à samedi. Jeudi soir, il est rentré à la maison autour de 22h, vanné et peu énergique. Je lui ai ouvert une bière et lui ai raconté ma journée. Il ne répondait que par des monosyllabes, mais je ne lui en ait pas voulu. Je comprenais sa fatigue. Vendredi soir, il est revenu à la maison autour de 18h. On va porter les enfants chez leur mère et on "s'écrase" chez Boston Pizza pour partager une pizza, et discuter. Tout va relativement bien, sinon que je le trouve peu bavard, mais je comprends qu'il puisse être fatigué et que l'idée de travailler le lendemain ne l'enchante pas. En revenant, dans l'auto, on discute des gens qu'on connaît, de leurs habitudes, des doubles vies connues (ou inconnues) de certaines personnes. Je dis - comme ça, pour faire la conversation - que certaines personnes sont trop occupées pour avoir une double vie. Il me casse avec un fort et solide : "Euh, non. Si je voulais une maîtresse, je trouverais le temps."

Ça m'a fouetté. Avant, il m'aurait rassuré sur son manque d'intérêt pour la chose, comprenant immédiatement que si lui fait des généralités, moi j'applique directement à notre couple. Mais non. Aucune parole rassurante, aucun "J'ai pas besoin de ça, je suis heureux avec toi". Le genre de phrase que j'étais habituée d'entendre depuis 4 ans et demi... Puis, hier on magasinait. On a croisé un jeune homme début trentaine, habillé selon la mode populaire, les pantalons trop bas, l'élastique des boxers en évidences, une barbiche et des gros bras. Je ris, alors que mon homme se moque (ben oui, on juge parfois...) et je lui dis :"Tu vois bien que je ne pourrais pas être avec un gars de mon âge!!". Mon mari me fait des gros yeux, me parle comme à une enfant : "Bennnn non! Y'en a des gars qui ont de l'allure! Si je mourrais demain matin, tu referais ta vie, voyons..."

Ça m'a fouetté. Doublement. C'est pas la première fois que je la fais, cette joke-là. Auparavant, il me répondait tout le temps quelque chose comme : "Non, t'es pognée avec moi!" Et là! Mettons que je suis restée bête! On va se chercher un café et il me dit : "Boude pas". Je comprends pas, il est bizarre. Il a jamais été comme ça avec moi. Je suis complètement désemparée. 

On va souper chez mes parents. Tout va bien, on rit, c'est drôle. Je m'assois à côté de lui pour souper, il me sourit, tout à l'air OK. On rentre à la maison, on prend une bière et là : plus rien. Je me colle, mais il ne me parle pas. Quand on va se coucher, il se tourne pour me faire dos, et me souhaite bonne nuit, sans m'embrasser. Je m'approche pour l'embrasser malgré tout, je lui dis bonne nuit, je lui dis que je l'aime... Et je n'obtient aucune réponse. C'est trop pour moi. C'est trop dur. Ça m'écrase par en-dedans, je ne sais plus quoi dire. Je pleure en silence. Je fais gaffe à ce qu'il ne m'entende pas. Je viens le nez bouché, je me lève pour aller me moucher. Il me demande : "Pourquoi tu vas te moucher? Tu pleures pas, toujours?" J'ai trouvé ça bête. J'ai pleuré dans la salle de bain, j'ai espéré vidé mes vannes, puis retourner me coucher. Sans succès, j'avais encore la gorge nouée de retour dans mon lit. Il me dit : "Menteuse, tu pleures. Tu as tout mouillé mon oreiller". Ça se voulait doux, il ne comprenait pas mon désarroi. Il se colle, me serre dans ses bras, et là je re-re-pleure. Je lui dis que j'ai un mauvais pressentiment par-rapport à nous, que je le trouve différent, que j'ai mal pris certaines choses qu'il m'avait dites, que j'avais peur de le perdre, que je l'aimais... 

Il m'a serré en me disant de pas avoir peur. Je lui ai demandé si j'avais fait quelque chose de pas correct. Il me dit que non. Je lui répète que je l'aime. Il ne me répond pas. JE PANIQUE.

J'ai très mal dormi. J'ai le moral à terre et le coeur gros. En presque cinq ans de couple, c'est la première fois que je ressent cette distance, la première fois qu'il est avare de mots tendres. Il m'a toujours traitée comme une princesse. M'embrassant, me flattant, me jouant dans les cheveux, me faisant des compliments. Je suis tombée de haut depuis quelques jours, j'y comprends rien. Ce matin, il est partit avant moi. Quand je suis sortie de la douche, il m'avait envoyé un "Je t'aime Solly" par message texte. Comme je tardais à répondre, il m'a envoyé plein de "?????", j'ai trouvé ça cute, je lui ai répondu. J'étais un peu mieux. Puis, j'ai essayé de l'appeler ce midi. Vers 12h30. Je tombe sur sa boite vocale. Il m'envoie un message texte dix minutes plus tard "As-tu essayé de m'appeler". Je lui réponds que oui. Il dit qu'il est occupé. 

Ça se peut, hein, ÇA SE PEUT. Mais j'ai le maudit doute dans la tête, là!! Je veux pas que ce soit la fin de mon couple :-( C'est l'homme de ma vie, je l'ai dans la peau, maudit!! J'ai peur. J'ai peur.


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